Le laboratoire du divertissement

Le laboratoire du divertissement

Mes Univers: Cinéma, Séries, Livres, Science-Fiction, Informatique, Sciences, Environnement, Écrire

Une amie m’a gentillement offert un livre, j’en ai lu un deuxième sur le sujet et quelques recherches internet. Les surdoués,voilà un très intéressant sujet d’article.

Les deux livres que j’ai lu sont:

  • Différence & souffrance de l’adulte surdoué de Cécile Bost
  • Trop intelligent pour être heureux? L’adulte surdoué de Jeanne Siaud-Faccin

Résumé en quelques mots: 2% de la population a un quotient intellectuel> 130 et cela se traduit par différents traits de caractères…que je ne résumerai pas ici. Le terme de douance est employé. C’est assez vaste et je pense que seuls des ouvrages ou articles écrits par des personnes connaissant le sujet peuvent éclairer sur ce thème. Cela m’a fait réfléchir cependant, d’où cet article mais qui en une page ne fait que survoler, de très loin, un si vaste sujet.

Cet été, suite à la lecture du premier livre, j’étais un peu en colère et j’ai écrit un article dans l’ébauche de ce blog plus que critique. Aujourd’hui, le temps a passé, les choses ont mûries et je pense que ces lectures ont des côtés positifs et des côtés négatifs.

Le négatif

  • Les titres des deux livres sont…négatifs. Ils sous-entendent que toute personne surdouée n’est pas très heureuse. Je préférerais, et de loin, un titre plus positif, type “Identifier son haut potentiel et apprendre à vivre en toute sérénité avec ce don”. Bon, le deuxième titre est un peu plus nuancé, par ce joli point d’interrogation. Certes, ces livres veulent s’adresser certainement à des personnes surdouées, qui ne se sentent pas bien, qui ne savent pas qu’elles le sont et leur apporter des éclaircissements sur comment aller mieux. Les parties descriptives des problèmes des surdoués, leur caractéristiques singulières sont exprimées dans 166 pages dans le premier livre puis 60 pages sur comment résoudre les problèmes et environ 260 pages dans le second contre 60 pages dans les chapitres “Et ceux qui vont bien” et “Comment faire pour aller bien”. Bien que ce second livre soit plus nuancé, par des conseils un peu tout au long de la lecture. Bref, il faut mieux être en forme quand on lit ce genre de livre car autrement…bonjour la déprime… ce qui, je l’avoue, a été mon cas lors de la première lecture mais… si on a du potentiel, la déprime ne dure pas…elle génère de la réflexion.
  • Les surdoués si vous regardez sur internet et dans ces livres sont appelés des Zèbres. Et cela assez général comme appellation. Qu’elle est la caractéristique du zèbre? Un animal qui ne peut pas être dressé…comme l’éléphant africain par rapport à l’éléphant indien…mais surtout un animal qui a développé une manière, par ses rayures, de leurrer les prédateurs, en particulier les lions, qui par leur propre vision ont du mal à les distinguer dans la savane. Bon, si une personne est surdouée, qu’elle ne puisse être dressée par rapport à des principes qu’elle ne trouve pas logique, j’approuve. Mais qu’elle soit associée à un animal ayant développé principalement l’art de se cacher des prédateurs? Là, j’ai du mal. Par ailleurs, les zèbres sont des animaux vivants en troupeau, peut-être que je me trompe, qu’il y a des zèbres solitaires, mais je ne pense pas que ce soit la caractéristique majeur de cet animal . Et, pour les personnes que je connais à haut potentiel, et bien aucun d’entre eux ne vit dans un mode social standard, dit “troupeau” pour une bonne compréhension mais sans connotation négative. (Je ne m’inclue pas encore… lisez la suite). Du coup, je cherchais un meilleur animal… Les dauphins, animal certainement des plus intelligents, doués d’empathie?, curieux, inventant des nouvelles techniques de chasse, oui mais le dauphin vit en troupeau. La pieuvre, animal marin d’une grande intelligence mais qui ne vit pas plus de 5 ans et n’éduque pas ses petits? Une amie m’a toujours parlé des électrons libres…j’aime bien mieux ce terme. Car, la liberté de la pensée, qui part où elle a envie d’aller sans barrière, n’est-ce pas une splendide caractéristique? Un atout majeur pour toute créativité? Peut-être que je critique cela car, personnellement, appartenir à un groupe, quel qu’il soit,  m’est extrêmement difficile…problème de différence.
  •  Dans les deux livres, les tests de QI, effectués par des professionnels  formés à cela, sont mis en avant. J’ai regardé sur internet, le fameux test WAIS-IV, dans ma région, c’est plus de 350 euros…il faut en avoir les moyens! Je pense à tous ces jeunes, plein de potentiel, sans travail, vous croyez qu’ils peuvent se payer ça? Ce qui m’agace, c’est que c’est une démarche non empathique. Les psychologues spécialistes à mon sens devraient se battre pour obtenir du gouvernement le financement pour cette démarche…car oui, les psychologues ne sont pas remboursés par la sécurité sociale. Personnellement, je passerai bien un test…mais non, pas à ce tarif. Ce qui est agaçant car pour mon perfectionnisme naturel et personnel, connaître la valeur calculée de mon QI me ferait extrêmement plaisir…tant pis, je vivrai très bien sans. Par ma vie, mes actes, ce que j’ai retrouvé dans les descriptions des manières de vivre et de penser décrites dans ces livres, même si je ne suis pas dans la catégorie des surdoués, pas grave. Ces lectures m’ont fait comprendre certains modes de fonctionnement, c’est très bien.
  • Dans le livre de Jeanne Siaud-Faccin, un chapitre pour les femmes de … 10 pages… bon, il y a d’autres livres qui en parlent mais de mon point de vue, 10 pages dénote que c’est un sujet en lui même mais traité plus que rapidement.

Le positif

  • Les deux livres mettent bien en avant le fait que les personnes surdouées se sentent différentes. Hypersensibles, hyperactives, toujours plongées dans la réflexion…et souvent incomprises par d’autres personnes. Car, être différent, ce n’est pas très à la mode. Cependant, toute chose étant relative, ces lectures m’ont permis de changer d’angle de vision. Voir que d’autres personnes ont certains comportements identiques aux vôtres, … et si c’était les autres qui étaient différents. 2% sont identiques, ce qui correspond à énormément de personnes dans la population humaine et 98% sont différents… Exemple, imaginez que vous rentrez dans une rame de métro le matin comportant 100 personnes. Et bien là, il y a en moyenne deux personnes qui sont surdouées. Donc, tous les matins dans le métro à Paris, vous fréquentez déjà plein de personnes qui peuvent avoir des points communs avec vous … d’où un petit radar personnel qui s’active maintenant, cherchant à les identifier… Sur la planète geek, le pourcentage est beaucoup beaucoup plus élevé. Et je ne parle pas de la planète Hollywood..un véritable repère. Un effet rétroactivement positif: la première fois que j’ai lu le chiffre 2%, j’ai eu un sentiment de marginalisation. Aujourd’hui, bien au contraire, 2%, ça en fait des personnes!
  • Dans le deuxième livre, p. 263, il y a un tout petit paragraphe que j’ai beaucoup aimé, c’est “donner pour donner…” (sans référence à France Gall). Je passe ma vie à faire cela…mais je n’avais jamais compris pourquoi les autres ne le font pas. Que toute action externe donne lieu à des échanges d’argent est un des fondement de notre société extrêmement capitaliste. Je n’ai jamais demandé à être payée pour une heure supplémentaire, je n’ai jamais demandé à être payée par un voisin pour un dépannage informatique, ou alors un petit apéro. Ce ne sont que deux petits exemples…et je n’avais jamais compris pourquoi les autres ne font pas pareil…Maintenant, j’ai compris. Et, mon petit bandana rouge…voilà pourquoi cette couleur politique n’est pas vraiment d’actualité ou quand elle est soi-disant appliquée ce n’est ou ça n’a été qu’en mode tyrannique.  Ceci est un des multiples exemples que je pourrais citer où ces deux livres plongent dans une réflexion sur soi beaucoup plus éclairée et qui, comme le disent les auteurs, peut mener assez loin.
  • Un autre exemple? Les livres parlent d’auto-critique, de remise en question permanente. Un peu comme si cela était un problème. Personnellement, bien au contraire, je pense que cela est un atout inestimable. Comment progresser si on croit tout savoir, comme beaucoup de personnes. La connaissance est un domaine si vaste et cela pour n’importe quel sujet, et qui évolue si rapidement. Avoir conscience que l’on en connaît si peu, avoir conscience que ce que l’on croit ou ce que l’on fait peut être enrichi, amélioré. Ce qui amène d’ailleurs vers un sujet vraiment d’actualité: aimer le changement, que les choses bougent…vous connaissez beaucoup de gens qui ne rouspètent pas dès que quelque chose dans leur quotidien est modifié?
  • La créativité est très bien évoquée dans le deuxième livre. Mais, dès la lecture du premier livre, et bien, pour moi, cela a ouvert un robinet fermé. J’ai déjà tenu un blog, pendant longtemps, centré uniquement sur l’informatique. Et là, je me lance dans celui-ci, ouvert à tous les domaines…je n’ai que peu de temps à lui consacrer, d’où le peu d’articles aujourd’hui. Mais ouvrir le robinet et avoir un flot de nouvelles idées, de nouveaux sujets à aborder, c’est extrêmement agréable. D’ailleurs, je me lance dans l’écriture de nouvelles de science-fiction..et bientôt vous en retrouverez sur ce blog (gratuitement et oui, c’est ça donner pour donner).
  • Je pourrais écrire bien d’autres choses sur des exemples positifs, comme être jeune dans sa tête, quelle chance  d’allier maturité et jeunesse, comme c’est agréable. Un sujet comme une très bonne adaptabilité à des situations diverses et variées en prenant des exemples dans le monde de l’informaticien qui apprend sans cesse le métier des autres…je m’arrête là, ce serait trop long pour un seul article.

Un point m’a particulièrement intriguée à la lecture des ces livres. Ils sont français. Mais comment être surdoué est compris, détecté, voir intégré, en particulier dans le monde du travail à l’étranger? Y a t’il des pays qui ont compris que les surdoués sont un peu complexes parfois mais ont un sacré potentiel dans le monde du travail?  (voir mon article La lutte des surdoués contre le changement climatique … une vision idéaliste de ce potentiel).

A part un site belge d’une association, douance.be, fort intéressant (fort bien comme ils disent), je n’ai pas encore fait de recherche en anglais sur ce sujet. Mais le test WAIS-IV a été conçu par un psychologue américain… des pistes intéressantes pour aller plus loin.

Donc en résumé, les deux livres malgré certains côtés négatifs sont instructifs, intéressants, source de réflexion. Je ne sais pas aujourd’hui quand je pousserai plus loin la réflexion sur le sujet…mais qui sait, si un jour quelqu’un frappe à la porte de ce blog et me dit, il y a une super étude sur le sujet, vous voulez y participer…sûr que je le ferai.

Si une histoire de femmes surdouées qui ont changé l’histoire vous intéresse, regardez Les figures de l’Ombre, un très bon film.

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