Le laboratoire du divertissement

Le premier réalisateur auquel je m’intéresse dans le cadre de ce blog: Quentin Tarantino.

Pourquoi? Tout simplement car je viens de regarder Inglourious Basterds et là, je me suis dit qu’il fallait vraiment que je regarde l’oeuvre de cet auteur en intégralité pour bien le cerner et l’apprécier.

Mon histoire avec Tarantino a mal commencé. Quand Pulp Fiction est sorti, franchement je n’ai pas aimé ce film…que je n’ai pas revu depuis donc…1994. Je n’ai pas compris à l’époque pourquoi il était tant encensé par la critique. Ensuite, j’ai vu Jackie Brown, à la télé, pas aimé du tout. Kill Bill, là j’ai plus accroché. Sin City, j’ai détesté,  Inglourious Basterds trouvé moyen la première fois où je l’ai vu.

Et ensuite, la révélation! Django Unchained, le film qui m’a tellement plus que j’ai recommencé à m’intéresser à ce réalisateur. J’ai franchement adoré, je ne sais pas vraiment combien de fois je l’ai regardé. J’ai moins aimé le Huit Salopards, mais je ne l’ai vu qu’une seule fois à ce jour…et j’en attendais peut-être trop après Django.

Du coup, cette semaine, par curiosité, j’ai remis Inglourious Basterds que j’ai franchement à cette deuxième approche trouvé génial. Donc, je me lance, regarder la filmographie de Tarantino dans l’ordre, excepté ce dernier film, pour bien comprendre le cheminement de ce réalisateur…voilà qui est particulièrement intéressant.

Donc au programme, et je complèterai cet article au fur et à mesure la filmographie complète de Quentin Tarantino (excepté quelques petits épisodes de séries pour l’instant)

My Best Friend’s Birthday

Année : 1987 – Court métrage de 34 mn (mais durait au départ plus longtemps car une partie a brûlé). Tarantino joue un des acteurs du film.

J’ai pu voir ce court-métrage en VO non sous-titrée. Donc, mon anglais n’était pas parfait, beaucoup de dialogues m’ont un peu échappée.

Ce que j’ai pu noter cependant est un certain humour et déjà quelques scènes de bagarre entre les personnages…ce qui laisse présager de la suite. Par contre, dans la réalisation, il y a quelques plans assez intéressants…surtout vu le peu de moyens pour faire ce film.

Et Tarantino est un fan de Bruce Lee, ce que je ne savais pas ?

Reservoir Dogs

Année : 1992 –  Tarantino aime le rouge et faire danser ses acteurs…Une phrase humoristique pour résumer le film.

Reservoir Dogs - Les 6 couleurs de Tarantino

Reservoir Dogs fait partie de ces films intemporel. S’il n’y avait pas les voitures et les anciens téléphones portables, il serait impossible de dater ce film qui donc n’a pas beaucoup vieilli.

Son originalité: un pur film d’action, violent mais sans ces longues scènes de bagarre et de poursuite en voiture qui étaient la marque des années 80. Je ne vais pas critiquer l’inspecteur Harry, j’adore, mais là, c’est un genre tout à fait différent.

Comme j’écris cet article alors que Les Huits Salopards est sorti depuis un petit moment, impossible de ne pas comparer les deux films: une scène en extérieur d’introduction et ensuite un huis clos dans un hangar avec des flashs back pour raconter quelques passages de ce qui s’est passé pour en arriver là. Et même si les gangsters sur l’image que j’ai mise sont six, habillés en noir et blanc mais portant des noms de couleur, si vous ajoutez le patron et son fils…ils sont bien huit protagonistes, plus un jeune flic (voir le casting allociné pour les noms des couleurs).

Par quoi Tarantino remplace les poursuites en voiture? Par des dialogues, longs et plus d’humour et de cynisme, ce qui va rester sa marque de fabrique.

Je crois bien que finalement je n’avais jamais vu ce film et je l’ai trouvé bien, pas un coup de coeur mais j’ai passé un très bon moment. Ma scène préféré? Dans les toilettes, lorsque Mr. Orange se sèche les mains, digne d’un film d’horreur.

Pulp Fiction

Pulp Fiction

Année : 1994 – Le plus connu des Tarantino,  le film culte, celui qui l’a fait devenir une notoriété. Pas mon préféré mais le revoir après de nombreuses années a été très agréable.

Comme on le voit sur l’image, les costumes n’ont pas vraiment changé depuis Reservoir Dogs, mais cette fois-ci les personnages ont des prénoms…pas de nom de couleur.

Le film lui commence comme Reservoir Dogs, dans un restaurant typique américain. Ensuite, aussi des scènes alternants de longs dialogues, voir des tirades et de temps en temps quelques minutes d’action, violentes, mais très rapides et finalement peu d’hémoglobine. Toujours un découpage en chapitres. Mention spéciale aux propos tenus par Jules, joué par Samuel L. Jackson, biblique et bien sûr les deux scènes phares, la discussion sur les hamburgers américains ou européens et celle où John Travolta danse.

Mon personnage préféré ? Burch tenu par Bruce Willis. A l’époque, il était dans le meilleur de sa forme, et j’ai toujours aimé son regard la bouche pincée…pas besoin de beaucoup de dialogue pour qu’il exprime ce qu’il ressent.

Donc oui, dans ce petit challenge personnel de revoir les films de Tarantino, Pulp Fiction m’a fait passer un bon moment. Ce que j’apprécie le plus est l’enchaînement de scènes soit chronologiques soit non chronologiques. La fin rejoint le début, un montage vraiment intéressant.

Au fait, la définition du mot “pulp”, en anglais au début du film, la voici en français:

  1. A soft, moist, shapeless mass of matter: une masse de matière molle, humide et informe…c’est vrai que Vincent passe beaucoup, beaucoup de temps aux toilettes ?
  2. A magazine or book containing lurid subject matter and being characteristically printed on rough, unfinished paper: un magazine ou un livre contenant un sujet sinistre et étant imprimé de façon caractéristique sur du papier rugueux et non fini…des tranches de vie, terminées pour certaines, des personnages plutôt sordides, et un film de 2h30 dont la fin nous prend au dépourvu car il pourrait continuer durant encore de nombreuses heures.

Groom Service

Tarantino - Groom Service

Année : 1995 – Comédie en quatre actes, réalisée par quatre metteurs en scène, dont le dernier chapitre par Quentin Tarantino. Ce film ne me laissera pas un souvenir inoubliable, scénario peu intéressant, très cliché. En fait, ce film donne une impression qu’il a été fait par des potaches qui avaient envie de faire la fête.

Le plus intéressant est la prestation de Tim Roth, plutôt jeune, qui a l’air de vraiment s’amuser et que nous retrouverons dans les Huit Salopards. Apparition de Madonna, Antonio Banderas et très rapidement Bruce Willis, non crédité au générique visiblement pour des problèmes financiers (il ne se sera pas fait payer, mince alors).

Passons donc au film suivant, plus marquant ?

Jackie Brown

Jackie Brown

Année : 1997 – Jackie Brown est un film de Tarantino qui ne me tentait pas trop. Vu dans les années 2000 à la télévision, franchement je n’en gardais que le souvenir de ne pas l’avoir aimé … Et bien plus de 20 ans après sa sortie, le revoir a été très agréable. La première heure ne m’a pas passionnée et puis, tout à coup, je me suis laissée prendre pas l’intrigue et le “casse” m’a beaucoup plu, tout comme la conclusion du film. Comme quoi, cette rétrospective Tarantino aura été bien utile !

Filmé en gros plan sur les personnages quasiment tout au long des 2h30, il y a comme d’habitude beaucoup de dialogues mais pas trop d’envolées. Finalement, c’est presque un film classique, une intrigue, un suspense, avec peu de scènes où les personnages se laissent allé à parler de leur vision de la société, passablement ironique d’ailleurs, comme nous le retrouvons dans toute cette oeuvre. Et si je compte le nombre de morts et le nombre de tâches de sang, et bien il y en a très peu. Petit problème de censure ou volonté du réalisateur ?

Bien sûr, les plans de camera sont toujours très réussis et originaux, surtout le final sur Samuel L. Jackson. Robert De Niro joue de façon particulièrement percutante le rôle du parfait stupide et Pam Grier, dans le rôle principale est très expressive.

Donc, un film à revoir, peut-être la quarantaine passée ?‍♀️, pour un agréable moment cinéphile.

Kill Bill: Volume 1 et 2

Kill Bill Affiche de Quentin TarantinoAnnées : 2003 et 2004 – Revoir Kill Bill, les deux volumes, a juste été un immense plaisir , ce qui me conforte d’ailleurs dans l’idée que rédiger cet article m’a permis de passer de très bon moments cinématographiques.

Ce film a plusieurs facettes, je ne les expose pas toutes, de très nombreux articles existent sur ce sujet. Alors juste ce qui m’a le plus marquée.

En premier, un immense hommage à Sergio Leone. Tout y est, ambiance, musique, gros plans … et Clint Eastwood devenu Uma Thurman, personnage féminin mélangeant esprit vengeur et sensibilité, une très belle interprétation, de très beaux yeux perçants juste parfaits pour les gros plans.

En deuxième, Tarantino a eu cette opportunité de pouvoir mélanger un nombre de styles incroyables, selon les scènes ou dans une seule scène parfois comme cette immense bataille du Chapitre 5 où d’ailleurs les gerbes de sang sont mémorables. Noir et blanc, petit cadrage de l’image, combat en ombre chinoise, dessin animé … bref, rien n’a entravé son processus créatif et donne le sentiment qu’il s’est amusé avec sa caméra. Un hommage à Bruce Lee aussi dans la chorégraphie des combats.

Peut-être y a t’il dans le film de grands monologues comme dans les autres œuvres de Tarantino mais j’étais tellement prise par l’histoire qu’à part le dernier, sur les super-héros, fort intéressant, je ne les ai pas remarqués.

4 heures de film sans répit, sans ennui, 4 heures où au moment de la dernière image, je me suis dit  “Je le regarderai à nouveau dans quelques années”, ce qui est bien rare vu le nombre de films qu’il me reste à voir.

Je me mets pas d’étoiles dans mes articles mais celui-ci en mérite 5, 6, 7 ??? Le nombre signifiant chef d’oeuvre qui restera longtemps dans les mémoires sans se démoder.

Sin City

 

Boulevard de la Mort et Planète Terreur

(bien que ce dernier ne soit pas de Tarantino, ils sont sortis ensemble dans un format Double Feature: Grindhouse)

Inglourious Basterds

Année 2009 – La première critique écrite chronologiquement sur les films de Quentin Tarantino. Celui qui m’a donné envie non seulement d’écrire sur ce réalisateur mais sur d’autres réalisateurs.

Inglorious Basters est un film carrément génial. Il se passe durant la “fin” de la seconde guerre mondiale, dans une sorte d’univers parallèle ne collant pas à la réalité mais ce scénario original historiquement parlant permet à Tarantino d’exercer son art de l’image et du rythme.

Ce film est un grand hommage à Sergio Leone. Ne serait-ce que par la manière de filmer les acteurs en gros plan sur leurs yeux mais aussi dans l’ambiance et la musique. Raconter l’occupation nazi en France sous la forme d’un western spaghetti, c’est plus que génial. D’ailleurs, à noter que dans ce film se trouve aussi le processus que j’appelle la désynchronisation musicale que j’adore: mettre sur un film historique des musiques qui n’ont rien à voir avec l’époque comme par exemple dans ce cas, une splendide musique de David Bowie (lien vers YouTube pour revoir cette scène).

Brad Pitt est très bien dans son personnage. D’ailleurs c’est certainement une période de notre histoire à laquelle il est particulièrement sensible. Son interprétation dans Fury est magistrale. C’est intéressant de voir comment Tarantino fait jouer les grands acteurs en décalé. Travolta dans Pulp Fiction, Leonardo DiCaprio dans Django Unchained: de très très grands rôles presque à contre-courant pour ces stars du cinéma.

Christoph Waltz, dans le rôle du super SS méchant est génial. C’est un acteur fantastique qui joue si bien son rôle d’allemand mais que nous allons retrouver à l’opposé dans Django, dans le rôle du super gentil.

Ce film est un peu étonnant car bien qu’il traite d’un sujet extrêmement violent, il y a du sang mais finalement pas trop. Je m’attendais à beaucoup plus de ce réalisateur en matière d’hémoglobine.

Donc un film incontournable à ne pas rater.

Django Unchained

 

Les Huit Salopards

et la suite pour bientôt j’espère car Quentin Tarantino réalisant Star Trek, c’est quand même incroyable.

Mon film de Tarantino préféré: est-ce que ce sera toujours celui-ci lorsque je finirai cet article?

 

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