Adaptation de la suite de Shining écrite par Stephen King, le film Doctor Sleep relève bien le défi.
Les films ou séries de l’univers de Stephen King ne sont pas toujours très réussis. En fait, il ne faut pas s’en étonner. L’écriture de l’auteur est plus que riche. Ces textes contiennent une grande partie descriptive, qui peut se révéler difficile à porter en image.
Tout d’abord les personnages. Nombreux, avec tous une histoire, un passé parfois lourd et compliqué. La façon dont Stephen King nous les fait aimer ou détester durant parfois mille pages est difficile à résumer en deux heures. En série, plus de temps mais peu de moyens souvent et des acteurs ou scénarios qui passent complètement à coté de ce que le lecteur a ressenti.
Ensuite, l’horreur en elle-même. Car oui, écrire un passage qui doit susciter quelques terreurs nocturnes est souvent dans la suggestion plutôt que la description pure et simple. Transcrire ces scènes en image, nous faire frémir, est un sacré challenge.
Docteur Sleep: faire une suite à Shining, il fallait oser
Une difficulté de plus dans ce nouveau film ? La suite d’un des pilliers du cinéma fantastique, Shining de Stanley Kubrick. Pas une mince affaire. Et pourtant Mike Flanagan s’en sort très bien. Il est né à Salem. Cela doit aider. Bon restons sérieux….
Il a réussi à intégrer le film dans l’univers de Shining surtout au début et à la fin. Il est aussi resté très proche du livre (tout du moins jusqu’au 2/3, je ne garantirai pas pour la fin car comme souvent on dévore le final du livre et on en garde peu de traces, typique avec les œuvres de Stephen King, tout du moi pour moi)
Les scènes d’horreur sont très dosées et assez peu effrayantes. Un peu d’ailleurs comme dans les derniers ouvrages de l’auteur qui ne nous fait plus passer des nuits blanches. Celles où les esprits des personnages sortent de leur corps sont cependant moyennement réussies. On ne se sent pas vraiment transporté avec eux. L’effet visuel sur les yeux des “vampires d’âmes”, lui, est particulièrement bien réussi.
Mais un des plus gros atout du film : son acteur principal.
Ewan McGregor : très bon jeu d’acteur
Cet acteur, que j’apprécie toujours beaucoup, amène toute la substance qui nous fait apprécier ce héros du film. Tourmenté, alcoolique, Danny adulte, ses expressions se reflètent comme d’habitude dans son jeu d’acteur et nous font aimer le personnage digne de celui mis en scène dans l’oeuvre originale. D’ailleurs, on en arrive presque à oublier que nous sommes en face d’un Jedi, ce qui n’est pas rien (bien qu’il ait quand même un peu pris de l’age).
Il se mesure très bien à Rebecca Ferguson, bonne actrice mais pas si marquante car il m’a fallu consulter sa filmographie pour m’apercevoir que je l’ai vu dans pas mal de films. Il faudra être attentif en regardant Mission Impossible.
La jeune actrice Kyliegh Curran joue très bien et j’espère que nous la retrouverons dans d’autres films.
Pour conclure, je ne vais pas me replonger avec quelques temps pour revoir Shining puis Doctor Sleep à la suite. J’ai revu le premier il y a juste quelques mois alors il faut oublier un peu. Ni relire les livres, ce que je ne fais plus depuis pas mal d’années, trop de nouveaux livres. Mais, qui sait, peut-être dans 10 ans, je relirai l’intégral de Stephen King. Ce qui demande cependant d’être à la retraite. Pour ceux qui ne les ont pas encore lu, je recommande cependant de se plonger dans Shining, un des livres les plus emblématique d’une des grandes époques de Stephen King.